Contes animaliers d'Argentine
Contes animaliers d'Argentine
Contes animaliers d'Argentine
est le sixième livre de Denise Anne Clavilier
sur la culture argentine
Le livre est disponible aux Editions du Jasmin
depuis le 24 juin 2015
au prix de 12,90 € (en France)
Il peut être commandé dans toutes les librairies francophones.
Dans une rédaction francophone originale, Contes animaliers d'Argentine rassemble dix-huit contes issus de la tradition orale des dix-sept Provinces rurales de l'actuelle Argentine, selon une trajectoire géographique cohérente.
Comme tous les volumes de la collection Contes d'Orient et d'Occident, Contes animaliers d'Argentine s'adresse aux enfants (à partir de neuf ans s'ils lisent seuls) et il intéresse également les adultes (comme c'est le cas des Contes de Mille et une Nuits ou des Fables de La Fontaine). C'est un format léger de 126 pages.
En Argentine, un pays vaste comme cinq fois la France, la population rurale est très dispersée. Le conte oral s'y révèle donc un élément essentiel de sociabilité. Cet art se pratique toujours lorsqu'un groupe, le dimanche, les fêtes et lors des temps forts de la vie agricole, se rassemble autour d'un feu de bois, le fogón, pour y prendre le temps de tisser les indispensables liens de convivialité et de solidarité entre voisins séparés par des kilomètres carrés de savane, de forêt vierge, de montagne, de lacs, de glaciers, de plaine, de champs, de prairies, de vergers, d'oliveraies ou de vignobles. On y boit le mate, on y joue de la musique, on y danse, on y plaisante et tout un chacun, pour peu qu'il en ait le talent, s'y improvise conteur d'histoires traditionnelles qu'il tient de sa famille ou de son village et qu'il réinvente à son goût, avec son vocabulaire, ses variantes, sa gestuelle, ses mimiques, ses compétences de bruiteur ou d'imitateur, tandis que les enfants jouent à côté, les garçons au football et les filles à la marelle ou à la poupée, au soleil couchant ou à la clarté de la lune, à moins qu'un papa n'ait allumé les phares de sa voiture pour éclairer le terrain de jeu.
Les contes, ici rassemblés par région culturelle, forment un tour du pays, à partir du nord-ouest, racine historique de l'Argentine, lorsque l'archevêque de Lima, San Toribio de Mongrovejo (1538-1606), s'en fut, dans les années 1590, fonder des paroisses ou, à tout le moins, des sanctuaires au-delà des limites de son diocèse pour porter l'Evangile aux populations autochtones.
Contes animaliers d'Argentine feront passer le lecteur par Salta, Chaco, Catamarca, Santiago del Estero, Jujuy et Formosa (avec, dans cette dernière province, un conte influencé par l'ethnie aborigène coya).
Après avoir survolé le Paraguay, dont le territoire s'incruste en biais dans celui de son voisin austral, l'itinéraire reprend dans ce que les Argentins appellent le Litoral, cette bande de terre s'étirant entre les cours d'eau géants du Paraná et de l'Uruguay, développée par la Compagnie de Jésus entre 1607 et 1767, année où le roi d'Espagne a expulsé la Compagnie (bientôt dissoute par le pape, avant qu'un successeur ne la reconstitue en 1814). Aujourd'hui, le Litoral comprend les provinces de Misiones (la seule à être représentée par deux contes différents dans ce recueil), Corrientes et Entre Ríos. Le voyage continue en direction du sud à travers les pampas (avec les provinces de Santa Fe, Buenos Aires et La Pampa). On continue dans la Patagonie, avec des arrêts dans les provinces de Río Negro, Chubut et Neuquén avant de remonter vers Cuyo, où nous nous arrêterons dans la campagne de Mendoza puis de La Rioja, avec une histoire pleine d'humour où les animaux parlent politique en faisant semblant de savoir lire le journal.
Dans Contes animaliers d'Argentine, Denise Anne Clavilier reprend des trames, trancrites à partir de contes enregistrés de la bouche des conteurs dans tout le pays par une grande philologue argentine, Berta Elena Vidal de Battini (1900-1984), dans les années 1950 à 1970. En tant que telles, ces transcriptions sont inexploitables dans une autre langue pour un livre destiné à un vaste public et un large éventail d'âges. Pour les faire passer dans la langue de Molière, il fallait donc adopter la liberté du conteur original en basculant la matière dans une expression écrite, qui convienne à la lecture et à notre (mé)connaissance du contexte sud-américain (histoire, géographie, faune, flore, coutumes, traditions...). Endosser la liberté du conteur a requis que Denise Anne Clavilier choisisse ses trames, identifie les techniques mises en œuvre par les conteurs originels et en imagine des équivalences : jeux de mots, anachronismes délibérés, connaissance des mœurs des animaux (en quoi la tradition argentine diffère grandement du travail de Jean de La Fontaine qui n'y entendait rien). Sans briser le rythme du récit, il a fallu encore expliciter l'implicite argentin : tel ou tel épisode de l'histoire locale, telle caractéristique topographique, ethnique, climatique, etc.
Le livre est illustré en noir et blanc. Les illustrations intérieures et la couverture sont l'œuvre de Jimena Tello, une artiste argentine qui vit à Buenos Aires et qui a étudié en France où elle a longtemps vécu avant de retourner dans son pays parachever sa formation. Elle devrait participer aux présentations de l'ouvrage à Buenos Aires pendant l'hiver austral.
Le lecteur adulte qui aime lire entre les lignes pourra détecter dans le Nord-Ouest l'empreinte, évidente dans la trame argentine, de la guerre d'indépendance dans les années 1810, à moins qu'il ne s'agisse de traces plus anciennes, celles laissées dans la mémoire collective par les révoltes indiennes contre les Européens. Dans les pampas, il devinera la répression policière contre les gauchos itinérants avant leur sédentarisation contrainte au cours des années 1860, dans le Litoral, le conte lui rappelera le siècle et demi d'âge d'or qui représente pour les Guaranis la présence des jésuites sur ces terres. Et en Patagonie, le conte reste marqué par la résistance mapuche à l'avancée des Blancs pendant les années 1830 puis 1860.
L'enfant, quant à lui, se laissera porter par des histoires courtes où abondent les rebondissements dont il a besoin pour fixer son attention et susciter des émotions variées, qui vont du rire aux larmes, en passant par une délicieuse inquiétude lorsqu'il devine qu'en fin de compte, les bons, auxquels il s'identifie, finiront par gagner.
La première présentation formelle a eu lieu à Buenos Aires, le jeudi 20 août 2015, au Centro Cultural de la Cooperación Floreal Gorini - Conférence en espagnol (prochainement à disposition ci-dessous)
Des signatures ont eu lieu en France le 4 juillet 2015 à Toulouse (Librairie Ombres Blanches, dans le cadre du Festival Tangopostale) et à la librairie du musée du Quai Branly à Paris le 4 août 2015 (voir Agenda)
La première conférence en français a été donnée à Paris, le 1er décembre 2015, en français (ci-dessous)
Une interview en français est disponible sur le même sujet sur le site Anthropoweb
Informations complémentaires sur Barrio de Tango.
A lire à la page 2 :
les enjeux culturels et littéraires dans Contes animaliers d'Argentine.
Date de dernière mise à jour : 20/07/2020